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> Et toi, t’es un humain ou un client ? |
> Et toi, t’es un humain ou un client ?
14 décembre 2000,
message de Georges Tafelmacher
La société de consommation ne mène à rien La société de consommation ne mène à rien, c’est un système conçu par des hommes persuadés d’être des carrures d’exceptions exerçant un pouvoir absolu et despotique, politique et économique, sur le monde et sa population et dont les buts avoués sont de gagner beaucoup d’argent et d’accumuler des richesses matérielles. Plus grave, ce système permet à ces gagneurs, mus par la passion de bâtir, de façonner la société selon leurs envies et obsessions. Ces grands entrepreneurs, ces forçats du travail, nantis d’une personnalité qu’ils considèrent comme "hors du commun", construisent d’énormes centres urbains qui contraignent les gens de vivre dans des conditions aliénantes pouvant complètement pervertir la relation des hommes à leur environnement construit. C’est le triomphe de la construction immobilière industrialisée, accroissant la rentabilité et procurant des profits substantiels aux investisseurs. Ils ont même réussi à donner des titres de noblesse au béton, censé représenter le progrès et le développement, la modernité et la création, l’esprit d’entreprendre et la réussite, la vie et l’avenir. Mais malgré les efforts faits pour réhabiliter les cités dortoirs, les relations entre les habitants restent très tendues sinon inexistantes. La société de consommation ne mène à rien, mais elle est capable de profiter du rien qu’elle crée pour manipuler et contrôler les masses. Profitant de l’angoisse engendrée par ce vide et calmer les sentiments de culpabilité occasionnés par cette fatuité matérielle, elle vend aux multitudes disjonctées des distractions leur permettant de fuir la réalité de leur état d’opprimés. Ainsi, ils sont définitivement coupés de leurs vies et de leurs vécus. La société de consommation dont les seuls idéaux sont l’accession au bonheur par l’exaltation de l’argent et l’acquisition de richesses matérielles par l’agressivité compétitive, a transformé les gens en des consommateurs passifs et influençables, complètement inconscients des véritables motivations de ceux qui se croient appeler à nous diriger. Au nom d’un droit d’agir qu’ils se sont donnés, ces hommes, dotés d’idéaux aussi futiles que de monter à cheval ou d’aller aux réceptions mondaines, impriment sur la société leurs valeurs : la compétition, la recherche du meilleur, les exigences du dépassement de soi, le progrès technologique, le développement matériel et le pouvoir par l’argent et l’affairisme. Se basant sur l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes, ces dirigeants se comparent à des êtres qu’ils estiment être inférieurs pour se confirmer dans leur impression d’appartenir à une classe supérieure. Forts leur importance, ils imposent leurs visions personnelles de la vie en privilégiant leurs désirs au détriment de ceux des gens. En imprégnant toute la société d’une vision unilatérale, ils soumettent l’état à leur pouvoir et se donnent le droit de diriger les autres. Par une propagande soutenue, les dirigeants nous racontent des énormes mensonges pour provoquer chez nous, petit peuple laborieux, des réactions qui vont dans le sens voulu. Ils cherchent à nous convaincre d’accepter la société telle qu’elle est (le développement moderne, la technologie à haute valeur ajoutée, la prospérité matérielle et ses signes de réussite) et de s’y adapter avec conviction. Que ce soit pour la guerre ou le commerce, les méthodes de persuasion sont les mêmes : on prend les gens par leurs sensibilités et leurs émotions pour les manipuler à souhait. Au bénéfice d’un cynisme raffiné, les managers malins savent, tout au fond d’eux-mêmes, qu’ils ne font que de profiter d’un peuple ayant sombré, selon leurs dires, dans un état de repli, immobile et trop sentimental. La léthargie s’est installée et nous n’avons pas suffisamment d’énergie pour mener une riposte adéquate contre les contraintes qu’exercent sur nous les élites imbues de leur pouvoir et que nous avons accepté au nom du sentiment de supériorité qu’ils se sont attribué. La réalité est que rien n’a changé dans la façon dont sont perçus les états de tension dans lesquels nous nous débattons, nous sommes toujours aussi incapables d’exprimer notre inconscient. Pourquoi morfondons-nous dans l’inhibition d’action tout en nous nous énervons facilement ? Que sont ces pulsions autodestructrices inconscientes qui nous rongent d’angoisse ?. L’énorme pression sociale faite sur l’individu pour qu’il soit conforme à l’idée que la société s’est faite de l’être humain, est une des raisons de l’effondrement moral et psychique des gens ordinaires qui sera d’autant plus grande que l’exigence des élites était élevée. en ligne : Activisme Politique
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25 novembre 2000,
message de J. Loiselle
Un petit texte transféré de la liste belge contre-infos (contre-infos@collectifs.net) COMMUNIQUE CONCERNANT LA JOURNEE SANS ACHAT DU 25 NOVEMBRE 2000 ----------------------------------------------------- A l’occasion de la journée internationale sans achat*, un groupe d’individus a décidé de mener (en Belgique) diverses actions visant à suspendre un instant la frénésie consumériste ambiante. Des distributeurs d’argent ont été mis hors service, des serrures de centres commerciaux bloquées au moyen d’allumettes ordinaires, des réclames géantes privées de leur éclairage par la grâce de pinces coupantes disponibles dans toutes les quincailleries du Royaume. Ces perturbations libératrices infligées aux banques, grandes chaînes commerciales et agences de publicité visent à mettre en question la surconsommation, parce que c’est elle qui est à la base de la plupart des dégradations : dégradations sociales (car l’accumulation obsessionnelle de « biens » et la quête du profit évacuent tout lien social désintéressé), dégradations culturelles (étant donné que ce style de vie consumériste mondialisé impose partout des produits standardisés) et dégradations environnementales (puisque ce style de vie entraîne la consommation déraisonnée de produits industriels nécessitant emballages et dépenses d’énergie inutiles). Si l’on est conscient du mépris des multinationales pour tout ce qui ne concerne pas le profit immédiat, il faudra songer à cesser de leur donner notre argent chaque samedi. * La « journée sans achat » a été initiée il y a neuf ans par la revue canadienne Adbusters sous le nom de Buy nothing day. Elle est relayée, en France, par la revue Casseurs de pub et son site : www.antipub.net. Elle est suivie dans une trentaine de pays où règne la société de consommation. Dans les pays capitalistes d’outre-Atlantique tout comme en Scandinavie, la journée remporte un vif succès. Elle est ponctuée d’une multitude d’actions non violentes. COUAC la marche en dise. |
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25 novembre 2000,
message de Croa
Est-ce bien légal au moins ? (J’ai ouï dire que le "boycot" est illégal. Même que l’on risque de très lourdes peines : des dommages à rembourser tels qu’ils vous mettrons assurément sur la paille et constituent pour un citoyen installé -comprendre propriétaire - en sursis - d’un petit pavillon - une peine bien plus infâmante que la prison. Car ce genre d’insolence même tout droit au statut peu glorieux de SDF) Bon, tant pis, je prend le risque !!! Aujourd’hui 25 novembre 2000, je reste à la maison. |
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24 novembre 2000,
message de Mikeul
Cette journée sans achat, très bien dans le principe, beaucoup de personnes ont besoin de coups médiatiques visibles pour réagir. Et même si c’est apparemment dérisoire, aucun effort n’est à négliger. On pourrait peut-être faire en profiter ceux qui ne participent pas à cette journée sans achats puisqu’ils ne peuvent rien acheter... Une remarque cependant : >ATTAC, AC, DAL... la liste s’allonge tous les >jours de ces gens qui ont décidé d’agir plus >concrètement qu’en glissant un bulletin dans l’urne >et sans attendre l’hypothétique Karl Marx de l’ère >internet Attention à ne pas tomber dans la politisation du débat et l’insertion d’idéologies (quelles qu’elles soient). On peut vouloir être un citoyen et agir dans ce sens sans se réclamer forcément d’une idélogie politique quelquconque, simplement en laissant parler son bon sens et son esprit critique. Par conséquent, la référence à Karl Marx me semble douteuse et hors de propos.
> La politique, pire que l’ESB ?,
Bidet Casserole,
24 novembre 2000
Une des grandes avancées du consensus mou est d’avoir réussi à faire admettre que la politique était un vice grave et au mieux une maladie incurable. Le comportement des professionnels de la chose (Madelin, Voynet, Chispin, Jorac...) contribue à répandre la croyance en l’inutilité du politique. Si on regarde l’histoire, la plupart des avancées importantes ont été obtenues suite à des combats qu’on ne peut qualifier autrement que de politiques. Si je parle de "l’hypothétique Karl Marx de l’ère internet", c’est pour dire qu’à mon avis nous ne sommes pas près de voir émerger une nouvelle théorie "globale" expliquant tout sur l’organisation de notre monde. Et c’est probablement mieux comme ça, essayer d’atteindre de grands et lointains horizons fait souvent oublier les actions immédiates et efficaces. Pour résumer ce qui a changé dans la politque, avant (à l’époque des "idéologies lourdes"), les actions concrètes étaient liées à la poursuite d’un objectif suprême, alors qu’aujourd’hui on essaie d’atteindre un objectif proche et concret, le tableau d’ensemble étant déterminé par la somme de ces actions. Donc, comme voudraient nous le faire croire Messier et ses amis, la politique n’est pas une maladie. Les rapports de force actuels font que chaque recul du poitique crée un vide que les entreprises se font une joie de combler.
> La politique, pire que l’ESB ?,
Mikeul,
28 novembre 2000
Je n’ai jamais dit que la politique était inutile, je suis même persuadé de sa nécessité, surtout face aux pouvoirs économiques qui prennent vite la place vacante (c’est d’ailleurs la conclusion de votre message). Mais autant il y a un recul de la politique dans un certain nombre de cas, autant certains profitent de ce vide laissé par d’autres pour y déverser tout un tas d’idéologies plus ou moins fumeuses, transformant les débats en combats sans issue (leur but n’étant finalement que de se trouver en désaccord avec l’autre, dans toutes les situations). Et si le consensus mou n’est pas une solution, l’affrontement perpétuel au nom de l’opposition à tous ceux qui n’ont pas les mêmes idées est tout aussi stupide. Il est évident qu’on ne doit pas transiger à propos d’un certain nombre de principes (principes "moraux" universels), mais bcp d’autres points peuvent amener à la discussion, sans que l’on ait besoin de faire appel à Karl Max ou un de ses avatars. C’est très souvent le propre des idéologies que de ne pas accepter la contestation. Il y tout de même une place entre le consensus mou (mot très à la mode en ce moment) et l’opposition permanente et stérile. On peut (et même on doit parfois) politiser un débat, sans toutefois devoir y mêler une idéologie quelconque. > Et c’est probablement mieux comme ça, essayer > d’atteindre de grands et lointains horizons fait > souvent oublier les actions immédiates et efficaces Dans une certaine mesure oui, il n’empêche que s’empêcher de poursuivre un but plus global, c’est aussi travailler un peu à court terme. ^ Tout cela pour conclure que l’on peut être en désaccord profond avec un certain nombre de choses (donc le cas précis qui nous occupe), sans en appeler absolument à Karl ou à d’autres, même si on reste dans le domaine politique, tout simplement pour éviter de ne se référer qu’à une idéologie et se couper de tout sens critique, y compris et surtout sur ce que l’on fait soi-même. |
> Et toi, t’es un humain ou un client ?
23 novembre 2000,
message de Greg.fr
Au-delà de l’article publié voici quelques semaines par Marc Laimé sur l’auteur de "99 francs", il y a une chose qui m’a frappé dans ce roman, c’est le constat désabusé que dresse Octave (le héros) quand il range la subversion parmi les outils qu’utilise volontiers la publicité pour parvenir à ses fins. Critiquer la pub, relève-t-il, c’est la faire accepter par un peu plus de gens. La décrier est de bon ton, surtout si on arrive à en faire une pub. Et ainsi de suite. Triste constat. J’en veux pour preuve ces pubs qui se veulent choquantes, comme la dernière de Transfert (le bébé avec la manette de jeu au bout du cordon ombilical, à gerber). Le détournement semble une bonne arme, mais n’est-ce pas finalement une pub en elle-même ? On ne sort pas de considérations comme celles-ci. J’avais été effaré de voir ces sociétés qui proposaient des logiciels PAYANTS pour débarrasser les navigateurs des bannières publicitaires. Un monde sans pub sera-t-il dans l’avenir réservé à quelques nantis, qui pourront aligner les billets pour acheter leur non-agression ? Soit dit en passant, sur statisticator.com, ils publiaient il y a peu un manière simple (à zéro francs, en plus) pour se débarasser de la pub en ligne. Dans la série des informations consternantes, une nouvelle rapportée par transnationale.org, à propos de l’entrée des télévisions privées dans les écoles, avec des mômes obligés de regarder la téloche pendant leurs heures de cours. Intérêt principal pour les publicitaires : une audience "ciblée" (pan, t’es mort), un taux de retour imparable (paf, je ramène ton cadavre au siège de la société), etc. A mon modeste niveau, je me contente de bannir la téloche de mon quotidien, je vire les pubs des magazines que je lis, je désactive les images sur mon navigateur, j’ai toujours un bouquin dans le métro, bien barricadé derrière mon balladeur (un MD, pratique pour copier les fichiers "sécurisés" au format RealAudio), etc. Et je rêve de taguer les affiches dans le métro. France Télécom, et tout Paris commence à communiquer... comme une bête (merci encore, Max Pétrois). Peugeot, la première voiture équipiée d’un filtre à particules... mais pas d’un filtre à chauffard-à-fond, portable vissé à l’oreille (ça tue mes copains motards sur les routes, ces conneries). Et j’en passe. Mais que suis-je, seul face à une horde de publicitaires sur-payés ? Comme le soulignait justement Henri Laborit, dans "Eloge de la Fuite", un homme seul ne peut pas se mesurer à des corporations. Il n’affronte jamais dans ce cas un autre homme seul, il affronte une armée organisée, laminante. Heureusement, il donne un embryon de réponse : le salut est DANS LA FUITE. A chacun de trouver sa fuite. Note à destination de ceux que la lecture de ce livre intéresserait : il faut vraiment s’accrocher, c’est l’un des bouquins les plus complexes que j’ai lu dans ma petite vie, du haut de maon Bac+0.
> Et toi, t’es un humain ou un client ?,
24 novembre 2000
Je ne crois pas qu’il faille se considérer comme seul face à une "armée organisée".
En face, il n’y a que...nous-même ! Ce qui se passe n’est qu’une aggrégation, un résultat venu de notre propre lacheté/inconscience/ignorance et même si quelques personnes en profitent consciemment, je ne pense pas (c mon sentiment, hein ;) )qu’il y ait une espèce de coallition à-la-X-File...
Le fait de prendre conscience et d’agir à sa manière et à sa mesure permet de changer effectivement le cours des choses, d’ailleurs l’existence de site tel que celui-ci prouve bien que nous ne sommes pas seul, non ?
> Et toi, t’es un humain ou un client ?,
blaz,
7 juin 2001
j’ai lu 99F, je travaille dans une agences citées dans le livre. et ce qui est souligné est vrai, se moquer de la pub revient à faire de la pub. Comme censurer un film revient à lui assurer une audience. Vous ne pouvez pas vous battre contre une Grosse corporation, vous devez payer pour ne pas voir de pub, vos enfants sont embrigadés dès leur plus jeune age... Finalement 1984 avait tort. Nous ne faisons plus la guerre à un pays étranger, pour maintenir une idéologie, nous faisons la guerre économique. Nos morts sont virtuels mais les conséquences réelles. Allez en paix au supermarché, et que le Nasdaq soit avec vous ! et avec mon portefeuille. Ramène |